Table ronde: « Valorisation du patrimoine culturel » a eu lieu à Karlovac

Dans le cadre du Festival de la France en Croatie « Rendez-Vous », de mai-septembre 2015, avec le plus de 150 événements dans 22 villes de Croatie qui permettent de découvrir la France d’aujourd’hui, la Table ronde sur la valorisation du patrimoine culturel a eu lieu le 2 septembre, dans la Mairie de la Ville. C’est le résultat de soutien de la Ville de Karlovac et la Ville de Dubrovnik et de la collaboration entre l’Association croate des villes historiques (HUPG) et l’Association nationale française des villes et pays d’art et d’histoire et des villes à secteurs sauvegardés et protégés (ANVPAH&VSSP).

Devant un large auditorium composé de public professionnel et d’individus intéressés par les problématiques traitées, les intervenants ont échangés sur les enjeux actuels de la protection, la valorisation et la gestion du patrimoine culturel des villes historiques. Adjointe au Maire, madame Marina Kolakovic a prononcé quelques mots d’introduction :

« le patrimoine historique de la Croatie et de la Ville de Karlovac est riche et c’est à nous de le protéger. Nous voulons apprendre des experts, et peut-être un jour nous serons aussi un exemple de bonne pratique dans le domaine de la valorisation du patrimoine culturel ».

L’Ambassadeur de France en Croatie Michèle Boccoz et l’adjointe au ministre de la Culture de la République de Croatie Sanja Saban ont félicité les organisateurs pour le choix de ce sujet et pour la qualité des intervenants. Madame Saban a souligné que le Festival de la France en Croatie est le résultat des actions de coopération menées en 2012, quand les artistes croates se sont rendus en France. Cette table ronde est un exemple de collaboration intersectorielle durable – de l’urbanisme, de la culture et du tourisme. Madame l’Ambassadeur Michele Boccoz a souligné l’importance des réseaux et de la coopération dans la revitalisation du patrimoine historique. La richesse architecturale ne peut pas être la seule préoccupation de l’Etat. Ce doit également être celle des municipalités et des villes, des associations de citoyens et des citoyens eux-mêmes. La coopération internationale est également importante pour la conservation et la valorisation du patrimoine, non seulement afin de préserver l’identité locale, mais aussi l’identité, le patrimoine et la culture européenne.

Les représentants de l’Association nationale française des villes et pays d’art et d’histoire et des villes à secteurs sauvegardés et protégés (ANVPAH & VSSP) Anna Maria Spano, adjoint au maire de La Rochelle; Josiane Tricotti, animatrice de l’architecture et du patrimoine de la ville de Menton et Caroline Cousin, directrice de la mission valorisation de l’architecture et des patrimoines de la Ville de Pau ont présenté au public professionnel et aux citoyens de Karlovac des projets la valorisation et de gestion du patrimoine culturel dans leurs communautés françaises.

Josiane Tricotti a présenté Menton, la ville agricole qui se transforme au XIXème en une destination moderne de la Côte d’Azur. L’une des conséquences est l’émergence d’un tourisme de masse. Elle a montré les stratégies pour atteindre un équilibre entre le développement urbain et la conservation du patrimoine en soulignant le rôle important des services de la ville pour le patrimoine et le travail sur un tourisme durable durant toute l’année.

Anna Maria Spano a présenté la ville de La Rochelle qui développe de nombreux programmes pour la revitalisation de la vieille ville et pour la sensibilisation de la population locale. Elle a expliqué la politique urbaine de la ville à travers le secteur sauvegardé (PSMV) ; les stratégies pour vivre dans une ville au patrimoine riche et favoriser l’émergence d’une expression contemporaine, pour créer le patrimoine de demain, car le Secteur Sauvegardé n’est pas un musée. Les constructions neuves sont les signes d’une dynamique économique et sociale. En ce sens, le Plan de Sauvegarde encourage la création architecturale. Pour que les administrés puissent exercer correctement leur droit d’accès aux documents, ils doivent en connaître l’existence, et surtout pouvoir les identifier. Une communication adaptée doit donc être mise en œuvre par la collectivité. Aussi, lorsqu’un projet de travaux publics de grande ampleur est lancé, il est prévu une procédure particulière, dite procédure d’enquête publique, qui permet aux habitants d’exprimer en toute liberté leur opinion sur le bien-fondé de ces travaux ou sur leurs modalités. C’est grâce à la décentralisation que la concertation préalable est devenue, pour les collectivités, une obligation légale. Madame Spano a ainsi présentée quelques projets spécifiques dans lesquels les citoyens sont directement impliqués.

Caroline Cousin a présenté aux urbanistes et aux techniciens de la ville de Karlovac les outils existants de gestion et de protection du patrimoine de la ville de Pau qui, depuis 2007 bénéficie d’une ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) – une loi de décentralisation de 1983. Grâce à cette loi, une démarche active d’étude, de conservation, de valorisation et de soutien à la qualité architecturale et au cadre de vie est en marche à Pau. Une grande importance est donnée au label « Ville d’art et d’histoire », outil au service de la politique publique de la Ville, qui se situe au carrefour des enjeux culturels, patrimoniaux et urbains. L’objectif principal de ce label consiste à mettre en synergie les acteurs et l’offre culturelle pour dynamiser et donner du sens à la politique patrimoniale menée par la collectivité.

Suite à ces différentes présentations, le public croate et les professionnels du patrimoine culturel de la ville de Karlovac ont pu constater que malgré le niveau plus avancé de la France dans le domaine législatif, il n’est pas toujours facile de faire appliquer les lois et d’utiliser tous les outils de protection existants. Les villes françaises et croates doivent répondre à des problématiques similaires. La clé pour parvenir à protéger et valoriser efficacement le patrimoine culturel semble résider dans la collaboration de tous les acteurs : Etat, pouvoirs locaux, associations, institutions culturelles, professionnels et citoyens. Il ne s’agit pas uniquement de protéger le patrimoine, mais également de concevoir comme une ressource durable.

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